Bordeaux et Saint-Jacques-de-Compostelle

Photo of author
écrit par Rémi Guérin
Accueil » La gironde » Culture
Deux grandes routes historiques des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, la voie de Paris et la voie de Vézelay, ainsi qu’une voie littorale et de multiples voies secondaires traversent la Gironde.

La voie de Paris-Tours, via Turonensis : de Pleine-Selve à Belin-Beliet, en passant par Blaye , Bordeaux  et Gradignan . Cette voie aurait été empruntée par Charlemagne  venu, selon la légende, enterrer Roland à Blaye et ses compagnons à Belin-Beliet après la défaite de Ronceveaux (août 778).

La voie de Vézelay, via Podiensis : elle se compose de deux routes se rejoignant à Bazas , l’une passant par Sainte-Foy-la-Grande  et La Réole , l’autre par La Sauve-Majeure , haut lieu de rassemblement et de départ vers Compostelle et la Terre Sainte.

La voie du Littoral ou «voie des Anglais», longe la dune atlantique de Soulac  où se retrouvaient les pèlerins  venus d’Angleterre, de Hollande, de Bretagne et de Normandie va à Bayonne.

Six édifices jacquaires  majeurs sont classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO   : à Bordeaux, les basiliques Saint-Seurin  et Saint-Michel et la cathédrale Saint-André , l’église Notre-Dame-de-la-Fin-des-Terres à Soulac , l’abbaye de la Sauve-Majeure   ou encore la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Bazas .

Association Régionale des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle

info@saint-jacques-aquitaine.com  – www.saint-jacques-aquitaine.com

BORDEAUX

Située sur la voie de Tours, Bordeaux est fortement marquée par l’empreinte jacquaire. Trois sites sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO , sans compter le classement général de la ville :

– la basilique Saint-Seurin , place des Martyrs de la Résistance. Site originel du pèlerinage où Charlemagne aurait déposé l’olifant de Roland après la défaite de Ronceveaux.

– la cathédrale Saint-André , place Pey-Berland. Consacrée par le pape Urbain II en 1095 lors de la première croisade, elle fut également le théâtre du mariage entre Aliénor et Louis VII.

– La basilique Saint-Michel , place Meynard. Cette église abritait une importante confrérie de pèlerins. On peut y admirer une Chapelle Saint-Jacques avec ornements jacquaires, une statue de Saint-Jacques du 15ème siècle ainsi qu’une pierre tombale de pèlerin.

HAUTE GIRONDE

Asques  : siège d’une commanderie des templiers  fondée en 1160, qui disposait d’un hôpital et d’une confrérie jacquaire , et point de passage de la Dordogne pour les pèlerins.

Magrigne  : Chapelle templière romane du 12ème siècle, ornée de peintures murales et d’une croix de malte. Annexe de la commanderie de Bordeaux, elle servit de refuge à de nombreux pèlerins.

Blaye  : selon une légende carolingienne, le corps de Roland reposerait dans une crypte au pied de la citadelle, auprès des restes de Saint-Romain, fondateur d’une église au 4ème siècle. Blaye abritait également un hôpital qui accueillait les jacquets.

Saint-Martin-Lacaussade   : chapelle templière du 12ème siècle à laquelle était annexée un refuge.

Saint-Vincent-de-Marcillac   : église romane du 12ème siècle et cimetière comprenant une croix sculptée du 15ème siècle représentant les douze apôtres.

HAUT ENTRE DEUX MERS

Saint-Macaire  : l’église Saint-Sauveur  accueillait les pèlerins. On peut y voir, sur une fresque murale, le « prodige de Saint Jacques contre l’Hermogène », décrit dans « La Légende Dorée ».

Sallebruneau  : ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem qui comprenait une petite église et un hôpital, dévastés par la guerre de Cent Ans et les guerres de religion. Le site est actuellement en cours de restauration.

Bellefond  : l’église prieurale Sainte-Eutrope , érigée au 12ème siècle, possède un bénitier extérieur pour les pèlerins, ainsi qu’une fontaine de dévotion.

Sainte-Radegonde  : église romane du 12ème siècle avec un très beau tympan sculpté.

Blasimon  : magnifique abbaye fondée par un ermite saintongeais au 8ème siècle . Les pèlerins étaient accueillis à l’hôpital de la Roque tout proche.

Saint-Ferme   : très belle abbatiale de style roman, située au cœur d’un ancien monastère de bénédictins.

Monségur   : siège d’un hôpital mentionné en 1306. Un chemin conduisait à Roquebrune par le prieuré-hôpital de Coutures, annexe de la commanderie de l’abbaye de Saint-Ferme .

La Réole   : Un hôpital accueillait les pèlerins. Le prieur recevait des donations pour permettre aux pèlerins de franchir la Garonne en payant le bac.

Pondaurat   : ancienne commanderie hospitalière des Antonins.

ENTRE DEUX MERS

Langoiran  : sur les hauteurs du village, au fronton de l’église romane de Saint-Pierre, un modillon représente une coquille Saint-Jacques.

Haux   : une statue représentant Saint-Jacques prié par deux pèlerins fut retrouvée dans l’église Saint-Martin.

La Sauve   : la célèbre abbaye bénédictine de la Sauve-Majeure , fondée par Saint-Gérard en 1079, devint le point de ralliement et de départ vers Compostelle et Jérusalem. L’abbatiale comprenait une infirmerie, un hôpital et une chapelle dédiée à Saint-Jacques. On peut observer près du chœur sur le mur latéral un médaillon sur lequel Saint Jacques tient l’épée de son supplice.

Baron  : crypte du 11ème siècle dédiée à Saint Jacques.

Nérigean   : dans la chapelle sud de l’église romane de Saint-Martin, statue de Saint-Remède trouvée près d’une source miraculeuse où les pèlerins venaient demander leur guérison.

Cadillac  : dans l’actuel hôpital psychiatrique, à l’emplacement de l’ancien hôpital destiné aux jacquets, se trouvent deux cellules conservées dans leur état originel destinées aux pèlerins d’aujourd’hui.

Rions   : une confrérie jacquaire se réunissait dans l’église Saint-Seurin jusqu’en 1636. Au portail de l’église, on peut observer les armoiries de la famille Albret, ornées de coquilles Saint-Jacques. Dans le cimetière, sépultures de jacquets contenant des coquilles perforées.

LIBOURNAIS

Fronsac  : à l’entrée de la commune, le port de Perpignan était un lieu de passage de la Dordogne pour les pèlerins. Croix (1622) en bordure du mur du cimetière près de l’église Saint-Michel.

Villegouge  : un des chapiteaux de l’église Saint-Pierre (11ème siècle ) est sculpté d’une coquille Saint-Jacques et d’un personnage tenant un bourdon. Un vitrail du 19ème siècle représente Saint-Jacques.

Guîtres  : très belle abbatiale des 11 et 15ème siècles qui fut le siège d’une confrérie jacquaire. De nombreux pèlerins sont inhumés au pied de l’autel.

Puisseguin  : sur le modèle de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, cinq lobes du portail sont terminés par un fleuron.

Montagne  : on a retrouvé, dans la tombe d’un pèlerin inhumé devant le portail de l’église, une coquille Saint-Jacques ainsi qu’un morceau de bourdon.

Saint-Emilion   : étape majeure des pèlerins qui venaient honorer les reliques de Saint-Emilion dans l’église souterraine. Nombre de ces pèlerins furent inhumés au pied de l’autel Saint-Jacques dans l’église collégiale, ainsi que dans le cimetière de la Madeleine.

SUD GIRONDE

Gradignan  : étape majeure ; l’église Saint-Pierre contient une statue de Saint-Jacques en bois polychrome du 15ème siècle . Le prieuré de Cayac  quant à lui, comprend une église, un prieuré-hôpital Renaissance et des vestiges du pavement de la rotue empruntée par les pèlerins. L’hôpital fut l’un des plus importants du Sud-Ouest de la France. Le prieuré propose un lieu d’accueil pour les pèlerins d’aujourd’hui.

Belin-Beliet   : l’église du Vieux Lugo , située dans la forêt, fut une halte importante pour les pèlerins. Les fresques murales représentent des pèlerins gratifiés de la miséricorde divine. L’église de Mons servait de refuge aux pèlerins venus vénérer la statue de Saint Clair (à proximité de l’église) et le tombeau des chevaliers (car selon la légende, les corps des compagnons de Charlemagne seraient enterrés sous un tumulus proche de l’église).

Rétis  près d’Hostens , cette petite chapelle romane transformée en musée présente des souvenirs du pèlerinage jacquaire.

Origne  : dans l’église Saint-Jean, des peintures murales représentent Saint-Jacques.

Bazas   : au 12ème siècle, les templiers y fondèrent un hôpital pour accueillir les pèlerins.

Saint-Michel-de-Rieufret  : On peut voir, dans l’église, une statue de saint Roch en pèlerin de Compostelle. Par ailleurs, une table d’offrande en pierre, toujours visible devant l’église, recevait les offrandes des pèlerins locaux et des jacquets pour conjurer la peste.

La Brède  : sur le chapiteau droit de l’église romane Saint-Jean d’Estampes, présence d’une palmette façonnée en forme de coquille Saint-Jacques.

Cadaujac  : sur le côté gauche de l’église se trouve une pierre bornale qui indiquait le chemin aux pèlerins et sur laquelle sont sculptés un bourdon et des coquilles Saint-Jacques.

MEDOC

Saint-Médard-en-Jalles   : église romane du 12ème siècle dans laquelle un autel fut dédié à Saint-Jacques jusqu’au 17ème siècle . Tombe de pèlerin dans le cimetière jouxtant l’église.

Moulis  : l’église Saint-Saturnin possédait un autel Saint-Jacques où se réunissaient les jacquets. Présence d’un bénitier à l’entrée de l’église.

Benon  : église templière qui fut au cœur d’une commanderie et d’un hôpital, érigés par les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.

Soulac  : classée au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle au Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO , l’église Notre-dame-de-la-Fin-des-Terres  était très fréquentée par les pèlerins.

Saint-Vivien-de-Médoc   : Etape obligée pour les pèlerins. On peut apercevoir, sur le chevet de l’église, des colonnes sculptées de coquilles Saint-Jacques.

Lesparre  : dans l’ancien cimetière, sépultures de pèlerins ornées de coquilles Saint-Jacques et de pointes ferrées de bourdons.

Port de By   : port d’arrivée pour les pèlerins qui avaient traversé la Gironde.

Ordonnac   : il ne reste qu’un pan de mur de la grande abbaye fondée en 1130 et dans laquelle les Augustins offraient leur assistance aux pèlerins.

1 réflexion au sujet de « Bordeaux et Saint-Jacques-de-Compostelle »

  1. Bonjour, votre présentation du patrimoine mondial oublie une information essentielle. Ces édifices ne sont pas inscrits chacun pour soi mais dans le cadre d’un ensemble national qui s’intitule « Chemins de Saint-jacques de Compostelle en France » . Tous ces édifices sont « inscrits au titre de » .

    Répondre

Laisser un commentaire