Se déplacer à Bordeaux

Bordeaux, ville écolo ? C’est en tout cas l’ambition de la municipalité qui œuvre pour réduire la présence de véhicules polluants dans le centre-ville. Depuis le début des années 2000, de nombreux efforts ont été fournis pour repenser les transports bordelais. Plus propres, plus fonctionnels. Tour d’horizon

Les déplacements en voiture menacent l’air que respirent les Bordelais. Aujourd’hui près de 64 % des déplacements s’effectuent encore en voiture dans l’agglomération bordelaise. Pour éviter l’asphyxie des riverains, la Mairie et la Communauté urbaine de Bordeaux oeuvrent pour limiter la présence des voitures dans le centre-ville. Miser sur la promotion du vélo et proposer des transports en commun « verts », tels sont les deux axes de cette politique. C’est dans cette volonté de réduction de la pollution qu’a été imaginé le tramway de Bordeaux, un moyen de transport « vert » qui ne pollue ni l’air, ni le paysage, ni les oreilles des riverains. Tout le réseau de bus a également été repensé afin de rapprocher les stations des arrêts de tram pour permettre des temps d’attente moins long et des déplacements plus faciles pour les usagers. Des usagers qui peuvent désormais laisser leurs véhicules dans les parcs relais installés à l’entrée de l’agglomération. A Bordeaux, encore nombreux sont les riverains qui n’accordent qu’une faible confiance aux transports en commun. En cause notamment, les déboires connus par le tramway lors de sa première année de mise en circulation. Pannes à répétition, lenteur des interventions de maintenance, autant de raisons qui n’encouragent pas les Bordelais exigeants à se séparer de leurs véhicules personnels. La ville doit donc redoubler d’efforts pour éloigner l’automobile du centre-ville historique. Un défi pour la municipalité qui doit se montrer en mesure d’offrir à ses administrés un réseau de transports en communs pratique sûr et rapide. La voiture, persona non grata à Bordeaux est d’ailleurs interdite dans le cœur de ville tous les premiers dimanches du mois. L’occasion pour les riverains de tester de nouvelles façons de se déplacer.

Le tramway

Apparu en 2003, le tramway a littéralement transformé les habitudes de transports des Bordelais. Aujourd’hui au cœur du réseau, il a remplacé les bis sur les lignes les plus fréquentées. Confortable, sûr et silencieux, il est unique en son genre. Alimenté par le sol, il préserve la splendeur du cœur de ville historique en le débarrassant de lignes électriques disgracieuses. Sur 43,9 kilomètres de réseau le tramway bordelais circule dès 5h du matin et jusqu’à minuit ou 1 heure le lendemain et dessert directement une douzaine de communes de la CUB. Il transporte aujourd’hui plusieurs dizaines d’usagers au quotidien. Rapide, il circule six fois plus vite qu’un autobus.

Bus et navettes

Entièrement réaménagé pour faciliter les connexions avec le tramways, les autobus et navettes de la CUB desservent la totalité de Bordeaux et de son agglomération. 72 lignes en journée, 3 lignes express, 14 lignes de soirée, un réseau dense et bien organisé qui transportent quelques des milliers 220 000 passagers au quotidien.

La navette électrique

Mise en place de façon temporaire pendant les travaux du tramway pour faciliter les déplacements en centre-ville, la navette électrique s’est finalement imposée comme un moyen de transport à part entière du réseau bordelais. Sans arrêts fixes ni horaires, elle circule en permanence dans l’hyper-centre, entre les Quinconces, Saint-Michel et la Victoire. Son trajet est matérialisé par une ligne bleue tracée au sol. Il suffit d’un simple signe de la main pour que le chauffeur s’arrête. Un moyen de transport flexible, idéal pour de petits trajets dans le centre-ville.

Les bus du soir

En soirée, des bus spéciaux rallient Bordeaux au centre de chacune des autres villes de la Communauté urbaine sur quatorze lignes spéciales numérotées de S1 à S14. Plus de 900 arrêts sont desservis par ces lignes nocturnes qui permettent aux noctambules de faire la fête sans avoir à reprendre le volant en ayant bu.

Le vélo

Bordeaux est la ville du vélo. Soucieuse de diminuer l’impact des gaz polluants dans le centre, la ville de Bordeaux a montré l’exemple en instaurant, bien avant l’engouement du Vélib’, un service de prêt gratuit. Facile à garer, non polluant, il est l’alternative idéale à la voiture sur de petits trajets. Sur l’ensemble de la Communauté Urbaine, il a déjà été adopté par de nombreux riverains. Les déplacements à vélo représentent aujourd’hui environ 5% des déplacements quotidiens. Un mode de transport qui s’adapte aussi aux transformations du réseau bordelais puisque les cyclistes peuvent accéder aux rames de tram avec leurs vélos pendant les heures creuses. Pour favoriser le développement du vélo, Bordeaux a créé une Maison du Vélo dont l’objectif est de faire augmenter le nombre de cyclistes. Créée en 2003, elle édite un guide pratique et réfléchit à des itinéraires malins. Face au succès de la première succursale, deux maisons annexes ont été créées en 2007. L’une à Caudéran, l’autre à la Bastide.

Pistes et bandes cyclables

Les pistes et bandes cyclables restent le meilleur moyen de protéger les cyclistes des automobilistes. Aujourd’hui, dans l’enceinte de Bordeaux, il y a plus de 200 kilomètres de réseau exclusivement réservé au vélo. Soit le tiers du réseau de l’agglomération. Récemment, de nouvelles pistes ont été mises en circulation, sur les quais notamment. Depuis 2001, les cyclistes bordelais sont également autorisés à emprunter les couloirs de bus.

Le covoiturage

Un autre moyen de réduire le nombre de voitures en ville : le covoiturage. Une pratique encore faiblement développée et pourtant pleine d’attraits. Moins de voitures en circulation, moins de bouchons, moins de pollution, moins de bruit, les riverains ont tout à y gagner. Les études montrent que 2 % de voitures en moins sur une voie génèrent un gain de temps de trajet de 7 % ! Pour encourager la pratique du covoiturage dans les déplacements domicile-travail, la Mairie de Bordeaux, la Préfecture de la Gironde, le Conseil régional d’Aquitaine, le Conseil général de la Gironde et la Communauté urbaine ont mis en place un site internet destiné à leurs agents : www.moijecovoiture.com.

L’autopartage

L’autopartage est un voisin du covoiturage. Le principe est simple. Pas d’échange de clés ni de contrat de location. A Bordeaux, les riverains ont à leur disposition une coopérative d’intérêt collectif AutoComm/AutoCool qui leur propose un service innovant de location courte durée toujours accessible, de véhicules peu polluants ou électriques, grâce à un réseau de 12 stations urbaines de proximité. Les adhérents d’AutoComm disposent d’une carte d’accès personnelle et réservent leur voiture par Internet ou téléphone, un mois ou cinq minutes à l’avance. Une fois réservé, le véhicule attend son locataire dans l’une des stations. La voiture est ensuite disponible dans une des stations. Pour moins polluer, Bordeaux imagine chaque jour de nouvelles façons de se déplacer.

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