La tour Pey Berland

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écrit par Rémi Guérin
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On la voit de loin mais on ne connaît pas forcément son histoire… Joyau du gothique flamboyant et du patrimoine bordelais, la Tour Pey-Berland qui trône sur la Place de l’Hôtel de Ville mérite qu’on s’y arrête. Partons donc à la découverte du clocher de la Cathédrale Saint-André

La première chose que l’on voit de cette Tour est la statue de la Vierge portant l’Enfant Jésus et surmontant la flèche octogonale. Il faut dire que cette œuvre fait 6 mètres de haut et qu’elle a été redorée à la feuille d’or lors de sa restauration récente (2002). A la base la statue, commandée en 1863, était en cuivre.

Mais l’histoire de la Tour Pey-Berland ne commence pas au XIXième siècle, elle est bien plus ancienne. La Tour tire en effet son nom de celui qui la fit construire entre 1440 et 1446, l’archevêque Pey-Berland, également connu pour avoir fondé l’université de Bordeaux. Prévue pour être le clocher de la cathédrale, la Tour était indépendante de cette dernière, bâtie sur une zone marécageuse, pour éviter que les cloches en sonnant ne la fragilisent. Mais avant 1851 la Tour est muette : dépourvue de cloches, elle connaît bien d’autres usages. Elle est d’abord divisée en appartements d’habitations. Au moment de la révolution sa survie est menacée, à cause du développement de la ville de Bordeaux et de son urbanisation. L’espace devient précieux et tous les moyens sont bons pour en gagner. La Tour échappe de peu à la démolition grâce à la mobilisation de l’opinion publique. Elle devient alors une fabrique de plombs de chasse.

C’est finalement au XIX que la Tour retrouve, ou plutôt trouve, sa vocation originelle sous l’impulsion du Cardinal Donnet. Il acquiert le bâtiment en 1851,alors que celui-ci est classé monument historique depuis 1848. En plus de la flèche et de la statue, il y fait installer trois cloches et un bourdon. Ce premier bourdon, qui avait pour prestigieux parrain le couple impérial Napoléon III ainsi que son épouse, Eugénie, sera remplacé quelques années plus tard en raison de son poids, trop imposant et d’une fêlure.

Ces cloches se trouvent dans la chambre des cloches qui est l’un des quatre niveaux de l’édifice. Dessous on trouve le rez-de-chaussée bâti sur une ancienne chapelle et au dessus deux terrasses de 40 et 50 mètres de hauteur. La première terrasse retrace l’histoire des différents quartiers de Bordeaux et fournit des repères utiles pour comprendre l’agencement de la ville en donnant les dates de leur construction. La seconde terrasse offre une vue magnifique sur la ville.

La Tour Pey-Berland c’est aussi des chiffres qui donnent le vertige : 231 marches, un bourdon joliment appelé Ferdinand André II qui pèse 8 tonnes et mesure 2,32 mètres de diamètre ou encore la cloche Marie II et ses 4,2 tonnes !
A noter que, depuis 2007, l’ensemble Saint-André, comprenant la cathédrale du même nom et la Tour Pey-Berland, est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco.

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